Leader religieux très influent, le sultan de Sokoto est annoncé à Niamey pour une médiation en appui à la Cedeao pour libérer Bazoum et le rétablir dans ses fonctions.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dépêche demain 2 août une nouvelle mission de médiation au Niger pour discuter avec les nouveaux hommes du pays. L’organisation sous régionale qui avait affiché son attention de faire entendre raison aux putschistes nigériens par une intervention armée veut aussi jouer sur la fibre religieuse. Elle s’est associée les services du très influent sultan de Sokoto, une personnalité religieuse très crainte du Nord du Nigeria pour des discussions.
Malgré cette sollicitation du sultan de Sokoto, Muhammadu Sa’adu Abubakar, le président de la Cedeao, le nigérian Bola Tinubu n’a pas dit son dernier mot. Avec le président béninois Patrice Talon, premier médiateur désigné sur la crise nigérienne, il a eu des échanges ce mardi à Cotonou alors qu’il s’y trouvait en tant qu’invité d’honneur du 63è anniversaire de l’accession du Bénin à l’indépendance. La question nigérienne comme il fallait s’y attendre a été évoquée à l’occasion, même si officiellement, rien n’y a été dit. Les deux chefs d’Etat ont même animé une conférence de presse conjointe à l’aéroport de Cotonou en éludant la question de Niamey et le sort de Bazoum. Mais une intervention militaire est toujours envisagée. Mercredi au Nigeria, il est projeté une rencontre des chefs d’état-major des armées des pays membres de la Cedeao pour envisager les possibilités d’une intervention militaire au Niger.
Jonadeleine TADAGBE