L’armée du Niger a annoncé la création d’une « force de protection », contre les attaques « terroristes » sur les sites « stratégiques », notamment les mines d’uranium et les puits pétroliers de ce pays qui combat depuis 2015 les violences jihadistes. C’est un « commandement des forces pour la protection et le développement » qui vise à « mieux garantir la protection des sites et installations stratégiques. », a expliqué le colonel Mounkaila Sofiani, directeur des Etudes stratégiques au ministère nigérien de la Défense. « Il s’agit de prévenir les actes de sabotage, les attaques terroristes et toutes autres menaces sécuritaires sur les sites d’intérêt stratégique. », a-t-il précisé.
Parmi les endroits à protéger figurent les mines d’uranium et les puits pétroliers du nord-est. Un accent particulier est mis sur le pipeline de près de 2.000 km qui achemine depuis mi-mai l’or noir jusqu’au port béninois de Sème. Les « corridors » pour les importations et exportations des marchandises dont l’axe routier Lomé-Ouagadougou-Niamey font aussi partie des lieux à surveiller, selon le colonel Sofiani.
Une campagne de recrutement de 10.000 hommes sera lancée le 1er juillet pour « rehausser les effectifs » militaires et « pourvoir » cette force, a-t-il précisé. Niamey avait déjà affiché en 2020 son intention de doubler les effectifs de son armée qui devaient passer de 25.000 à 50.000 en 2025.
Le Niger a connu un coup d’Etat, le 26 juillet 2023, portant à sa tête un régime militaire. Plusieurs pans du territoire sont touchés par les violences: l’ouest, proche du Mali et du Burkina où Al-Qaïda et le groupe État islamique sévissent toujours, et le sud-est riverain du lac Tchad et du Nigeria, devenu un repaire des jihadistes de Boko Haram et de sa branche dissidente Iswap.