La RDC envisage de mener des actions judiciaires contre le Apple en France et aux États-Unis. Elle lui a adressé en avril une mise en demeure, l’accusant d’utiliser dans ses produits des minerais « exploités illégalement » en RDC.
Le 25 avril, des avocats de la RDC ont accusé Apple d’acheter des minerais passés en contrebande depuis l’Est du pays jusqu’au Rwanda. Ces minerais seraient ensuite blanchis et « intégrés dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. ». Les avocats ont averti la société qu’elle pourrait faire l’objet d’une action en justice si la pratique présumée se poursuivait.
Dans leur mise en demeure adressée au groupe Apple, les avocats de l’État congolais ont désigné le Rwanda comme un « acteur central de l’exploitation illégale de minerais (…) en RDC ». Kigali a qualifié les accusations d’ »allégations sans fondement ».
Au courrier des avocats, Apple a réservé une réponse « laconique » considérée comme une « forme de mépris, de cynisme, d’arrogance », a notamment déclaré à la presse Me William Bourdon. Les avocats de l’État congolais sont en séjour de travail à Kinshasa où ils ont rencontré le président Félix Tshisekedi.
L’Est de la RD Congo, riche en minerais, est en proie à la violence depuis les années 1990. Les tensions s’y sont aggravées depuis la réapparition, fin 2021, de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda. Les rebelles occupent de larges pans du territoire dans le Nord-Kivu.