Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a lancé lundi à Bamako la phase nationale de concertations. Ces dernières sont censées produire des solutions pour sortir le pays de la crise dans laquelle.
Ce « dialogue inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale », doit s’achever le 10 mai. Une grande partie de l’opposition boycotte ces concertations.
Le pays est en proie aux attaques jihadistes et aux agissements des groupes armés. Les colonels ont pris le pourvoir par la force en 2020 ont manqué à leur engagement d’organiser une élection présidentielle en février et de céder la place à des civils élus fin mars. L’opposition accuse la junte d’utiliser ces concertations pour légitimer son maintien au pouvoir. Ils ont suspendu les activités des partis en avril en leur reprochant leurs critiques contre le non-respect de leurs engagements et contre le « dialogue ».
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Les autorités présentent le « dialogue » comme se substituant à l’accord de paix d’Alger signé en 2015 avec les séparatistes du nord. Le colonel Goïta a assuré qu’il a été « entièrement inclusif ». « Nous avons décidé que les Maliens se retrouvent entre eux sans intermédiaires pour dessiner une nouvelle architecture de la paix. », a-t-il dit lors d’une cérémonie retransmise par la télévision nationale. L’accord était considéré comme un facteur primordial de stabilisation. Mais une partie de l’opinion le considérait comme une tentative de partition imposée par l’étranger.
Les indépendantistes ont repris les armes contre l’Etat central en 2023 et la junte a dénoncé l’accord. Les colonels ont depuis 2020 rompu le partenariat traditionnel avec la France pour se tourner vers la Russie.