L’ONU a dénoncé lundi 19 août les violences « inadmissibles » banalisées contre les travailleurs humanitaires dont 280 ont été tués dans le monde en 2023. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, OCHA, ce chiffre représente une augmentation de 137 % par rapport à 2022.
Le Soudan du Sud, frappé par des violences civiles et intercommunautaires, et le Soudan, où une guerre entre deux généraux rivaux fait rage depuis avril 2023, font partie des conflits meurtriers pour les humanitaires. Au Soudan du Sud par, 267 incidents liés à l’accès humanitaire ont été signalés entre janvier et juillet. 135 d’entre eux impliquaient des violences directes à l’encontre du personnel et des biens humanitaires, y compris 28 incidents de pillage et de vol. L’escalade de l’insécurité a contraint 15 membres du personnel humanitaire à quitter leur zone d’activité.
Selon l’OCHA, six travailleurs humanitaires ont été tués en RDC et 11 enlevés entre janvier et juin de cette année, avec plus de 200 incidents ayant directement ciblé les humanitaires sur le terrain. Outre la RDC, figurent aussi dans le top 10, Israël, la Syrie, l’Éthiopie, l’Ukraine, la Somalie, et le Myanmar.
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Face à ces chiffres alarmants, Joyce Msuya, Secrétaire générale adjointe par intérim chargée des affaires humanitaires a appelé à l’action.
« La normalisation de la violence contre les travailleurs humanitaires et l’absence reddition des comptes sont inacceptables, inadmissibles et extrêmement préjudiciables aux opérations d’aide partout dans le monde.», a-t-elle déclaré.
Dans ce contexte, les responsables de plusieurs organisations humanitaires ont également écrit aux États membres des Nations Unies pour leur demander de redoubler d’efforts afin de protéger tous les travailleurs humanitaires, leurs locaux et leurs biens, comme le stipule la résolution 2730 (2024) du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée en mai.