Des élections présidentielle et législatives « seront programmées cette année », a réaffirmé mercredi le Premier ministre guinéen, considérant le « oui » massif au projet de nouvelle Constitution soumis à référendum dimanche comme un « mandat de confiance ».
Cette Constitution approuvée à 89% par les électeurs, selon des résultats provisoires, doit permettre l’organisation d’élections pour mettre fin à la transition depuis la prise de pouvoir par des militaires en 2021. Le scrutin de dimanche avait été boycotté par les principaux partis de l’opposition. Devant la presse, le Premier ministre Amadou Oury Bah a assuré que ce « mandat de confiance ouvre la voie aux prochaines étapes du processus de retour à l’ordre constitutionnel », avec l’organisation de la présidentielle et des législatives sans donner de date précise.
Le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, avait déjà promis dans ses voeux du Nouvel An que 2025 serait une « année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel ». Le « oui » à la nouvelle Constitution l’a emporté à 89,38%, selon les résultats provisoires officiels, avec un taux de participation de 86,42%. Ce « taux de participation consacre la légitimité de la nouvelle Constitution » et illustre « la réconciliation entre l’État et la société civile » guinéenne, a assuré le Premier ministre. Les résultats définitifs seront annoncés par la Cour suprême d’ici la fin de la semaine, selon Bah.
Les missions d’observation de la Cedeao et de l’Union Africaine ont salué l’organisation du scrutin qui « s’est bien déroulé », selon un communiqué conjoint publié mercredi. L’organisation du référendum permet à la junte de donner le change aux exigences d’élections de la communauté internationale et des bailleurs. Les autorités souhaitent se normaliser et renouer avec les organisations régionales et internationales.
Depuis qu’il a renversé le président civil élu Alpha Condé en 2021, le chef de la junte Mamadi Doumbouya, 40 ans, dirige le pays d’une main de fer. Plusieurs partis politiques et médias ont été suspendus, les manifestations, interdites depuis 2022, sont réprimées, et de nombreux dirigeants de l’opposition et de la société civile ont été arrêtés, condamnés ou poussés à l’exil.