Le projet de nouvelle Constitution en Guinée a été approuvé à 89%, selon les résultats définitifs annoncés par la Cour suprême vendredi soir, à l’issue d’un référendum visant au retour de l’ordre constitutionnel dans ce pays dirigé par une junte.
Les résultats définitifs – soit 89,38% pour le « oui » et 10,62% pour le « non » – confirment les résultats provisoires annoncés mardi soir. Ils ont été annoncés vendredi soir par le premier président de la Cour suprême, et ont été retransmis en direct sur la Radio Télévision de Guinée (RTG). Dans la foulée, un décret du président et chef de la junte Mamadi Doumbouya, lu à la télévision nationale, a promulgué la nouvelle Constitution.
Quatre ans après la prise du pouvoir par des militaires, les Guinéens étaient appelés à voter dimanche sur ce projet de nouvelle Constitution visant à la fin de la transition militaire et pour lequel les leaders d’opposition avaient appelé au boycott, accusant le chef de la junte de vouloir se maintenir au pouvoir à la faveur de ce référendum. Les juges de la Cour suprême ont également examiné et rejeté un recours d’une coalition de partis d’opposition déposé plus tôt vendredi, et qui réclamait l’annulation du référendum.
La nouvelle Constitution doit permettre l’organisation d’élections pour mettre fin à la transition en cours depuis la prise de pouvoir par des militaires en 2021. Attendu depuis des années par la population guinéenne et la communauté internationale, ce scrutin a inauguré une séquence électorale cruciale dans ce pays parmi les plus pauvres du monde, à l’histoire jalonnée de coups d’État et marquée par la violence de régimes autoritaires.
Les militaires s’étaient initialement engagés à rendre le pouvoir aux civils avant fin 2024. Mais tout semble indiquer que Mamadi Doumbouya sera candidat, malgré sa promesse de ne pas se présenter à une présidentielle.
Depuis le renversement du président civil élu Alpha Condé en 2021, M. Doumbouya, 40 ans, dirige le pays d’une main de fer. La junte a multiplié les restrictions contre les libertés.
Plusieurs partis politiques et médias ont été suspendus, les manifestations, interdites depuis 2022, sont réprimées, et de nombreux dirigeants de l’opposition et de la société civile ont été arrêtés, condamnés ou poussés à l’exil. Les disparitions forcées et enlèvements se sont multipliés.