Le procès en appel de l’opposant guinéen Aliou Bah pour offense au chef de la junte au pouvoir s’est ouvert à huis clos mercredi à Conakry
Il intervient dans un climat tendu, marqué par la disparition de plusieurs opposants au régime militaire et une restriction sévère des libertés dans ce pays d’Afrique de l’ouest.
Aliou Bah, président du Mouvement démocratique libéral (Mode L), a été condamné en janvier dernier à deux ans de prison ferme pour « offense et diffamation » à l’encontre du général Mamadi Doumbouya, qui a pris le pouvoir par la force en septembre 2021 après avoir renversé le président civil, Alpha Condé. Mercredi, les avocats de la défense ont « boudé l’audience en quittant la salle pour raisons de sécurité », a déclaré Me Antoine Pépé Lamah, avocat de la défense. De leur côté, la presse et des diplomates n’ont pas été autorisés à y assister.
Selon sa défense, il est reproché à Aliou Bah d’avoir, lors de meetings, « appelé les chefs religieux (guinéens) à sortir de leur silence » sur la situation en Guinée, et qualifié d' »incompétent » le CNRD, l’organe dirigeant de la junte.
La junte guinéenne est régulièrement accusée de réprimer la liberté d’expression et faire taire des figures de l’opposition. Des manifestations réclamant le départ des militaires sont régulièrement interdites et plusieurs médias ont été fermés dans le pays.