Au Gabon, les parlementaires de la transition analysent jusqu’au 22 septembre le projet de nouvelle Constitution. Des amendements pourront être proposés, mais la décision finale reviendra aux militaires du Comité pour la transition et la restauration des institutions, CTRI. De son côté, la société civile a livré, ce vendredi 13 septembre, ses propositions d’amendements.
« Nos points critiques, ce sont naturellement les dispositions qui stipulent qu’il faut être né de père et de mère gabonais, eux-mêmes né Gabonais. Être marié à un Gabonais ou à une Gabonaise. La proposition émise par la société civile ici, c’est que cet article viole le Code de la nationalité applicable depuis les années 1960. Cette disposition, en outre, est discriminatoire et excessive ». a déclaré Sentiment Ondo, porte-parole de la société civile. Les collectifs citoyens demandent aussi la suppression du poste de vice-président de la République et exigent une plus grande clarté sur les critères de destitution du président de la République a précisé Sentiment Ondo. « La proposition qui est faite, c’est d’inclure les crimes économiques et financiers, d’inclure la propagande ethnique ou régionale, les prises illégales d’intérêts, le blanchiment des capitaux, les crimes de sang et les répressions de manifestations, dans les motifs d’accusation du président ».
Les acteurs politiques commencent également à se positionner. Parmi les premiers à dire ouvertement « non » à ce projet, Daniel Mengara. Récemment rentré de 26 années d’exil et candidat déjà déclaré à la présidentielle de fin de transition, il dénonce un projet consacrant un hyper-présidentialisme qui a selon lui déjà fait beaucoup de mal au pays, et demande le retour à la constitution consensuelle de 1991.