L’ONG Human Rights Watch, HRW, appelle l’ONU à enquêter sur les exécutions de plusieurs dizaines de civils par l’armée.
Mi-février, la Commission éthiopienne des droits humains EHRC, avait estimé qu’au moins 45 habitants de Merawi ont été exécutés le 29 janvier par les forces gouvernementales. Ces exécutions feraient suite à des affrontements avec des milices locales Fano. Selon HRW, après le retrait des Fano de Merawi, les soldats éthiopiens ont torturé les habitants durant « six heures ». Il auraient abattu homme et femmes « dans les rues ou lors de perquisitions » et « pillé et détruit des biens civils ».
Cette tuerie est « l’une des plus meurtrières de civils (…) depuis le début des combats en Amhara en août 2023. », estime HRW. Elle demande à l’ONU de « lancer une enquête indépendante sur les violences en Amhara ».
HRW appelle en outre ONU et Union africaine à « suspendre tout nouveau déploiement » de contingents éthiopiens au sein des opérations de maintien de la paix – dont l’Ethiopie est un des principaux pourvoyeurs africains – tant que les chefs militaires responsables de graves exactions ne rendront pas des comptes ».
L’Ethiopie est en proie à plusieurs conflits locaux, mêlant revendications politiques et communautaires. Ces conflits entraînent de nombreuses exactions contre les civils.
Le Parlement éthiopien a prolongé début février l’état d’urgence instauré en août 2023 en Amhara. L’objectif était de réussir à mater l’insurrection des Fano. L’état d’urgence en Ethiopie transfère la responsabilité de la sécurité à des « postes de commandement » militaires et suspend un certain nombre de droits et libertés. L’EHRC s’était dite « profondément inquiète de la prolongation des pouvoirs d’exception et ses implications sur les droits humains ».