En visite au Burkina, Ousmane Sonko envisage une « collaboration » face aux jihadistes

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Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a évoqué vendredi lors d’une visite à Ouagadougou une « possibilité de collaboration et de soutien » au Burkina Faso, pays en proie aux violences jihadistes depuis une décennie.

Arrivé dans la capitale du Burkina Faso dans l’après midi, Sonko a rencontré le chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré. A l’issue de cette audience, il a déclaré être venu lui « transmettre un message de soutien absolu » ainsi qu' »à tout son gouvernement, au peuple burkinabè dans leur lutte contre ce terrorisme qui leur a été imposée, et envisager toute possibilité de collaboration et de soutien face à cette épreuve ». Le Sénégal, qui partage une frontière avec le Mali, n’est pas ciblé par les jihadistes.

Mais selon M. Sonko, « il est illusoire de penser que cette épreuve subie par le Burkina Faso, le Mali et le Niger restera simplement dans les frontières de ces pays », soulignant qu' »aucun pays de la sous-région ne sera épargné par cette gangrène, si elle continue de s’étendre à travers l’Afrique de l’Ouest ».

« C’est pourquoi, le Sénégal, au-delà de la manifestation de la solidarité n’excluera aucune forme de collaboration pour soutenir nos frères dans cette épreuve », a-t-il assuré. Le chef du gouvernement sénégalais est à son poste depuis avril 2024 après la victoire du Pastef, son parti souverainiste à l’élection présidentielle.

Le Burkina Faso est de son côté gouverné par une junte autoritaire et hostile à l’Occident, avec à sa tête le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en octobre 2022.

Il avait promis d’éradiquer la menace jihadiste qui frappe son pays, mais les attaques meurtrières continuent sur une large partie du territoire. Ces derniers jours les jihadistes ont même pénétré et occupé temporairement deux importantes villes du pays, Djibo (nord) et Diapaga (est).

Selon l’ONG Acled qui recense les victimes de conflit dans le monde, plus de 26.000 personnes sont mortes dans des attaques jihadistes au Burkina depuis dix ans, dont plus de la moitié seulement ces trois dernières années.

En séjour à Ouagadougou jusqu’à samedi soir, le Premier ministre sénégalais doit participer à l’inauguration du mausolée Thomas Sankara, le père de la révolution burkinabè assassiné en 1987, lors d’un coup d’état.

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