Après trente ans de règne en Afrique du Sud, le Congrès national africain, ANC, au pouvoir depuis l’avènement de la démocratie et l’élection de Nelson Mandela en 1994, a perdu sa majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Selon les résultats quasi complets de la Commission électorale samedi, à plus de 99,5% du dépouillement à 14h00 GMT, le parti historique recueille 40,21% des voix et enregistre un revers cinglant, en plongeant nettement sous la barre critique des 50%.
La plus grande formation d’opposition (Alliance démocratique, DA rassemble 21,79% des suffrages exprimés. Le parti uMkhonto weSizwe, MK, de l’ex-président Jacob Zuma, né seulement quelques mois avant le scrutin, réalise une performance à 14,61%, tandis que les radicaux de gauche des Combattants pour la liberté économique EFF, restent à 9,48%.
Jusqu’à présent, l’ANC avait remporté chaque élection nationale avec une large majorité. Mais la désillusion des 62 millions de Sud-Africains a cette fois vaincu une loyauté longtemps infaillible. Dans le pays, le chômage frappe un tiers de ceux en âge de travailler et plus particulièrement les jeunes. La pauvreté s’aggrave et les inégalités se creusent. Aussi, la criminalité bat régulièrement ses propres records.
A ce stade, les spéculations vont bon train sur la formation du prochain gouvernement. L’ANC peut décider de se rapprocher de la DA. Mais il devra faire des concessions au mouvement libéral qui prône une dérégulation de l’économie.
Un rapprochement avec l’EFF impliquerait des compromis sur des réformes radicales. Il s’agit entre autres de la redistribution sans compensation des terres aux Noirs et la nationalisation de secteurs économiques clefs.