Deux militants kényans des droits humains ont été enlevés par les forces de sécurité ougandaises lors d’un rassemblement en faveur du leader de l’opposition Bobi Wine en Ouganda, ont accusé jeudi plusieurs ONG.
Les enlèvements d’opposants sont devenus fréquents en Afrique de l’Est, les groupes de défense des droits humains accusant même les autorités kényanes, ougandaises et tanzaniennes de collaborer contre leurs dissidents respectifs.
En mai, le Kényan Boniface Mwangi et l’Ougandaise Agather Atuhaire avaient ainsi affirmé avoir été enlevés, torturés et agressés sexuellement par les forces de sécurité en Tanzanie, où ils étaient venus assister au procès de l’opposant tanzanien Tundu Lissu.
Leur arrestation n’avait toutefois provoqué que peu de réaction de leurs gouvernements, Nairobi se bornant à « engager des discussions diplomatiques » avec Dodoma, sans toutefois critiquer l’incident.
Les dernières victimes sont les Kényans Bob Njagi et Nicholas Oyoo, qui, d’après des témoins cités par les ONG Amnesty international, VOCAL Africa et Law society of Kenya (l’association des avocats kényans, NDLR) « ont été capturés de force dans une station-service puis conduit dans un endroit inconnu » mercredi.
Njagi et Oyoo, qui participaient à la campagne de Bobi Wine pour la présidentielle de janvier 2026, ont disparu depuis lors et leurs téléphones sont coupés, ont déploré les trois organisations dans un communiqué.
Bob Njagi avait affirmé avoir déjà été enlevé l’an passé par les forces de sécurité kényanes pour son implication dans des manifestations anti-gouvernementales dans son pays. Un autre leader de l’opposition ougandaise, Kizza Besigye, avait, lui, été kidnappé au Kenya fin 2024 et ramené clandestinement en Ouganda pour y être jugé pour trahison.