Crise du drone entre Bamako et Alger : le Mali annonce une requête auprès de la CIJ

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Le Mali a annoncé jeudi avoir déposé auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) une requête contre l’Algérie qu’elle accuse d’avoir abattu début avril un drone de son armée en territoire malien.

Le Mali « a déposé auprès de la Cour internationale de justice une requête introductive d’instance contre l’Algérie », a annoncé dans un communiqué le ministère malien de l’Administration territoriale.

Depuis le 1er avril, le Mali accuse Alger d’avoir abattu un drone de l’armée malienne au dessus du territoire malien, ce qui constituerait une violation de son espace aérien.

L’Algérie a rejeté ces accusations. Selon Alger, les données radars de son ministère de la Défense « établissent clairement la violation de l’espace aérien de l’Algérie » par un drone de reconnaissance venu du Mali. L’épisode a donné lieu à une crise diplomatique entre les deux pays frontaliers. Depuis, le Mali et ses alliés du Niger et du Burkina Faso, dirigés par des militaires, ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs en Algérie, qui a aussi annoncé le rappel de ses ambassadeurs au Mali et au Niger. Parallèlement, Bamako et Alger ont depuis fermé chacun leur espace aérien à l’autre pays.

Les autorités maliennes affirment avoir adressé à Alger plusieurs requêtes demandant des éléments de preuves sur la violation de son espace aérien, requêtes restées sans suite depuis.

La destruction du drone à l’intérieur du territoire malien « constitue non seulement une agression, un acte hostile, mais aussi une violation manifeste du principe de non-recours à la force et un acte d’agression », estiment les autorités maliennes.

« Cette agression flagrante est le summum d’une série d’actes hostiles et démontre clairement une collusion malsaine entre les terroristes et le régime algérien », accuse le communiqué. Les relations entre le Mali et son grand voisin du nord n’ont cessé de se dégrader ces dernières années.

Le Mali reproche à Alger d’entretenir une « proximité avec les groupes terroristes », notamment dans la région frontalière. En janvier 2024, la junte malienne avait annoncé la « fin, avec effet immédiat », de l’accord de paix d’Alger, signé en 2015, longtemps jugé essentiel pour stabiliser le pays.

Le Mali est confronté depuis 2012 à une crise sécuritaire nourrie par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique (EI), et des bandes criminelles communautaires.

Marc PHILIPPE
Marc PHILIPPE
Journaliste

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