En Côte d’Ivoire, Amnesty International a appelé dans un communiqué à « mettre immédiatement un terme aux expulsions forcées » et démolitions massives conduites par les autorités du district d’Abidjan dans les quartiers précaires. L’ONG dénonce également un « usage excessif de la force » et affirme que plusieurs dizaines de milliers d’Abidjanais ont déjà été chassés de chez eux.
A la suite d’une enquête de terrain réalisée en juin dans quatre quartiers de la capitale économique touchés par ces opérations de destruction, Amnesty rapporte que toutes les personnes interrogées « ont déclaré qu’elles n’avaient pas été consultées sur les conditions des expulsions » ni « dûment informées du jour des démolitions ». En plus des habitations et des commerces mis à terre, au moins deux écoles ont été détruites, dont une école coranique dans le quartier Banco 1, poursuit l’ONG, « privant d’éducation des enfants et des jeunes, sans qu’aucune solution ne soit proposée ».
Mi-mars, le gouvernement ivoirien avait annoncé des mesures d’aides au relogement, notamment le versement de 250.000 francs CFA par ménage. Mais début août, des milliers de familles n’avaient toujours pas été relogées et/ou indemnisées pour les pertes subies, a indiqué Amnesty.
Cette campagne de « déguerpissements » est défendue par le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix, RHDP. Ce dernier dit vouloir réduire les conséquences des inondations et des éboulements.
En février, le Conseil national des droits de l’Homme, CNDH, de Côte d’Ivoire avait déjà accusé les autorités de conduire ces destructions « au mépris des droits fondamentaux » et « sans concertation ».