L’appel à contester la réélection du président caemrounais Paul Biya, 92 ans, par une opération « villes mortes » lancé par le principal candidat d’opposition a été bien suivi mardi à Douala, mais pas à Yaoundé la capitale.
Issa Tchiroma, déjà à l’initiative de manifestations post-électorales pendant lesquelles au moins quatre personnes sont décédées à Douala selon le gouverneur régional, avait appelé les Camerounais à rester chez eux pour contester le huitième mandat que Paul Biya s’apprête à entamer et « témoigner de leur mécontentement ».
À Douala, la capitale économique, il a été largement suivi. Les rues étaient moins fréquentées que d’ordinaire, des commerces fermés ainsi que les écoles. À Yaoundé, en revanche, la vie a repris son cours: commerces ouverts, enfants à l’école et employés au travail.
Le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a dénoncé dimanche lors d’une conférence de presse « les appels à l’insurrection, aux villes mortes ou à la désobéissance civile, qui sont de nature à mettre en péril la vie de la nation, la paix sociale et le développement économique ». Il a également rejeté les accusations de répression violente, affirmant qu' »il n’y a pas eu d’usage disproportionné de la force publique ». La prestation de serment de Paul Biya, à la tête du pays depuis 1982 et plus vieux chef d’Etat en exercice, doit avoir lieu d’ici au 10 novembre selon le code électoral et pour le gouvernement, « l’élection présidentielle relève désormais du passé ».


