L’ancien ministre camerounais Issa Tchiroma Bakary, candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre, a rassemblé vendredi plus de 700 personnes à Yaoundé lors d’un meeting.
Devant une foule de plusieurs centaines de personnes, l’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle et président de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), qui a démissionné de son poste en juin, a réaffirmé sa volonté d’incarner « le changement » face à Paul Biya, candidat à la réélection à 92 ans dont 43 ans au pouvoir.
« Le peuple a organisé sa propre coalition, il a identifié son leader, et il a demandé à son immense majorité de voter pour Tchiroma », a affirmé l’ex-ministre de 76 ans, alors que l’opposition a été dans l’incapacité de choisir une candidature consensuelle. Pour Frank Lontsi, 32 ans, ingénieur en génie civil, « il n’y a aucun doute sur le fait qu’Issa Tchiroma est aujourd’hui le leader de l’opposition au Cameroun ». « Si la majorité suit Issa Tchiroma, c’est parce qu’il a été clair dès le départ : il se présente pour un mandat de transition de trois à cinq ans afin d’assainir le système », a assuré Yves Feussom, un ingénieur civil de 37 ans présent dans l’audience.
L’opposant Maurice Kamto, dont la candidature à la présidentielle avait été rejetée début août, a appelé la semaine dernière les électeurs à « voter librement » dans une vidéo sur sa page officielle Facebook.
Samedi dernier, au premier jour de la campagne, Ateki Seta Caxton du Parti de l’alliance libérale (PAL) et l’avocat Akere Muna du parti Univers ont annoncé leur retrait au profit de Bello Bouba Maïgari de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP).
A huit jours du vote, alors que tous les candidats multiplient les meetings dans les différentes régions du pays, le président sortant Paul Biya, candidat à sa propre succession, n’a pas encore tenu de rassemblement public. Après avoir été repoussé, son premier meeting est annoncé dans les prochains jours à Maroua, dans le Grand Nord, une région longtemps considérée comme l’un de ses bastions électoraux.