L’ONG Human rights watch a accusé mercredi la junte au pouvoir au Burkina Faso d’intensifier les enlèvements d’opposants et d’user de méthodes « de plus en plus brutales » pour réduire au silence les voix dissidentes.
« La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso procède de plus en plus à des enlèvements d’activistes de la société civile et d’opposants politiques dans le cadre de sa répression de la dissidence pacifique », affirme l’ONG Human rights watch dans un rapport. Six activistes ont été cités dans ce rapport. Parmi eux, figure l’avocat Guy Hervé Kam, ancien magistrat et co-fondateur du « Balai citoyen », un mouvement qui avait joué un rôle capital dans la chute du régime de Blaise Compaoré en 2014.
« Les autorités burkinabè ont recours à des méthodes de plus en plus brutales pour punir et réduire au silence les personnes perçues comme des détracteurs et des opposants », assure Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur le Sahel à HRW.
« Début novembre, les forces de sécurité burkinabè, s’appuyant sur une loi d’urgence de vaste portée, ont notifié à au moins une douzaine de journalistes, d’activistes de la société civile et de membres de partis d’opposition (…) qu’ils seraient enrôlés pour participer aux opérations de sécurité du gouvernement dans tout le pays ». affirme l’ONG. Le 15 février, les avocats du Burkina Faso avaient observé un arrêt de travail et paralysé de nombreux tribunaux pour exiger la libération de Guy Hervé Kam.
Le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en septembre 2022, a signé en avril 2023 un décret de « mobilisation générale » d’une durée d’un an, permettant si besoin la réquisition des « jeunes de 18 ans et plus » pour lutter contre les jihadistes.
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des violences jihadistes attribuées à des mouvements armés affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique qui ont fait près de 20.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.