Les directeurs de publication de deux médias burkinabè en ligne, Lamine Traoré et Abdou Zouré, ont été libérés lundi, près d’une semaine après leur interpellation par des agents du renseignement, a appris mardi l’AFP auprès d’un de leurs médias et d’un proche.
Au Burkina Faso, le régime militaire issu d’un coup d’État perpétré en septembre 2022 et dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré est régulièrement accusé de réprimer des personnalités considérées comme hostiles au pouvoir. Parmi les mesures de répression, la junte assume des enrôlements forcés pour combattre les jihadistes opérant dans le pays depuis une dizaine d’années. « La direction générale de Burkina Yawana informe l’opinion publique que son directeur de publication Lamine Traoré, interpellé mardi a retrouvé la liberté lundi 20 octobre », ont écrit les responsables de ce média qui avait cessé de publier depuis une semaine.
Dans un communiqué, la direction dit « se réjouir de la libération de son directeur de publication et salue la courtoisie, le professionnalisme et l’esprit d’écoute dont ont fait preuve les enquêteurs tout au long du processus ».
Plusieurs journalistes ont récemment été arrêtés et interrogés pendant quelques jours par des agents du renseignement avant d’être libérés. Certains d’entre eux avaient participé fin septembre à une interview avec le capitaine Ibrahim Traoré, réalisée à l’occasion des trois ans de l’arrivée de la junte au pouvoir.
Aucune déclaration officielle n’a été faite sur ces interpellations, mais des proches du pouvoir évoquent une enquête sur une fuite du contenu de cette interview, publiée sur une page critique du régime militaire, quelques heures avant sa diffusion par la télévision nationale, le 28 septembre.
Par ailleurs quatre magistrats ont aussi été enlevés depuis début octobre, selon des sources judiciaires.