Le président de la transition gabonaise, Brice Oligui Nguema, se rend ce dimanche en Picardie, au nord de Paris. Il participe à une cérémonie d’hommage au capitaine Charles N’Tchoréré.
Ce militaire gabonais, officier français, a été assassiné par les nazis le 7 juin 1940 pendant la Seconde Guerre mondiale. Il avait 44 ans. Prisonnier de guerre, il avait refusé d’être séparé des autres officiers français à cause de sa couleur de peau.
Charles N’Tchoréré naît à Libreville en 1896. Combattant volontaire de la Première Guerre mondiale, il sert ensuite au Maroc et en Syrie.
Devenu officier, il commande une compagnie de tirailleurs à Kati au Mali. Il commande ensuite un régiment à Saint-Louis au Sénégal. Charles N’Tchoréré dirige également l’école des enfants de troupe, une première pour un Africain. Le prytanée y porte toujours son nom. C’est le signe d’une mémoire partagée entre la France, le Sénégal et le Gabon.
Capitaine au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Charles N’Tchoréré demande à partir au front avec un bataillon de volontaires gabonais. C’est à la tête du 53e régiment d’infanterie coloniale mixte sénégalais (RICMS) qu’il défend Airaines pendant trois jours, du 5 au 7 juin 1940.
À court de munition, il rend les armes : les Allemands lui refusent le droit de rester avec les autres officiers français. Il est tué d’une balle dans la tête, un char écrase sa dépouille. Une stèle est élevée en son hommage au cimetière d’Airaines en 1953.
En février 2024, la municipalité picarde a signé un partenariat avec Libreville, sur la promesse d’échanges culturels et mémoriels.