La Belgique travaille en ce moment sur la provenance de ses collections, acquises en grande partie pendant la colonisation. « Nous voulons savoir beaucoup mieux quelle est l’origine des objets et si l’on peut établir qu’ils ont été obtenus par un vol, par de la violence, par de la manipulation », explique à l’AFP Bart Ouvry, le directeur du Musée.
Un inventaire de plus de 80 000 objets culturels (sculptures, masques, ustensiles, instruments de musique, etc.), provenant essentiellement de la République démocratique du Congo, a été transmis aux autorités congolaises en février 2022. Quatre mois plus tard, la Belgique a adopté une loi pour encadrer les restitutions des biens spoliés entre 1885 et 1960, période pendant laquelle le Congo a été la propriété personnelle du roi des Belges Léopold II puis est devenu une colonie belge, jusqu’à son indépendance.
Pour l’instant, aucune demande de restitution n’a encore été formulée par Kinshasa. Mais une commission mixte d’experts belges et congolais doit désormais être constituée pour se prononcer sur le caractère légitime ou non de l’acquisition des objets.
Au printemps 2022, avant le vote de la loi sur la restitution, un masque géant kakuungu, qui était utilisé pour des rites d’initiation de l’ethnie Suku, a été prêté pour une durée « illimitée » au Musée national de la RDC. Il a été remis par le roi Philippe lors d’une visite à Kinshasa au cours de laquelle le souverain belge a exprimé ses « profonds regrets » pour la période coloniale.