Celui qui devient le cinquième président du Sénégal, dormait il y a encore dix jours en prison. Bassirou Diomaye Faye était en prison depuis onze mois pour «outrage à magistrat et diffamation envers un corps constitué». Il a été libéré in extremis à la faveur d’une loi d’amnistie votée par le Parlement, en même temps qu’Ousmane Sonko.
La jeunesse sénégalaise adule Ousmane Sonko, leader du Pastef. Bassirou Diomaye Faye, lui, était jusqu’en début d’année un homme de l’ombre du parti, un organisateur, intellectuel, mal connu du grand public. Mais en janvier, le Conseil constitutionnel a rejeté la candidature de Sonko, en raison de sa condamnation à deux ans de prison dans une affaire de mœurs. Son bras droit devient candidat de substitution du parti.
Bassirou Diomaye Faye, le « plan B»
A leur sortie de prison, les deux hommes ont mené une campagne tambour battant à travers le Sénégal. Ils ont attiré dans leur sillage des foules impressionnantes de jeunes supporteurs.
Le programme du Pastef prévoit une réforme institutionnelle pour créer un poste de vice-président de la République. Un siège qui semble taillé sur mesure pour l’homme à l’origine de cette révolution.
Bassirou Diomaye Faye promet une « refondation » du Sénégal, projet en vogue dans des pays voisins. Son programme prévoit de renégocier les contrats des mines et des hydrocarbures et les accords de défense. « Nous serons désormais un Etat souverain, indépendant, qui collaborera avec tout le monde, mais dans des partenariats gagnant-gagnant et non pas dans des contrats léonins. », a-t-il déclaré.
Selon Bassirou Diomaye Faye, le Sénégal pourrait rejoindre en 2024 le cercle des producteurs de gaz et de pétrole.