Amnesty International a appelé jeudi l’ONU à étendre l’embargo sur les armes dans la région du Darfour à l’ensemble du Soudan, afin de « mettre un terme aux livraisons de munitions et d’armes » dans ce pays en proie à une guerre sanglante entre généraux rivaux.
« Le Conseil de sécurité doit urgemment étendre l’embargo sur les armes à l’ensemble du Soudan », a affirmé dans un communiqué Deprose Muchena, directeur général d’Amnesty en charge de l’impact régional sur les droits humains. Même si le Conseil de sécurité de l’ONU n’étend pas l’embargo, « tous les Etats » et les acteurs concernés « doivent cesser immédiatement de fournir des armes et des munitions au Soudan », ajoute le communiqué.
Cet appel a été lancé à l’occasion de la sortie d’une nouvelle enquête qui « montre que les armes entrant dans le pays ont été placées entre les mains de combattants accusés de violations du droit humanitaire et des droits humains ». Ces armes « proviennent de Chine, de Russie, de Serbie, de Turquie, des Emirats arabes unis et du Yémen. », affirme l’enquête. Lundi, Médecins sans frontières a affirmé que sur des milliers de blessés soignés dans l’un des principaux hôpitaux de l’ONG à Khartoum, 53% souffraient de blessures par balles.
L’embargo en place depuis 2004 ne concerne que le Darfour. Il s’agit d’une vaste région de l’ouest du Soudan, frontalière du Tchad, déjà meurtrie par une guerre civile dans les années 2000.
La guerre au Soudan oppose depuis avril 2023 l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment de bombardements aveugles de zones habitées, d’avoir visé délibérément des civils et bloqué l’aide humanitaire.