Caster Semenya, hyper androgyne, est empêchée de participer à certaines courses parce qu’elle refuse un traitement pour faire baisser son taux de testostérone. Elle a demandé vendredi de l’aide pour financer sa bataille juridique contre cette réglementation.
« Nous manquons de fonds. Nous avons beaucoup d’experts qui viennent et que nous devons payer », a t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Johannesburg.
L’audience la concernant devant la Grande chambre de la Cour européenne des droits de l’homme, CEDH, est prévue le 15 mai 2024.
La CEDH a accepté en novembre 2023 de se pencher sur le dossier de la double championne olympique du 800 m.
La sportive de 33 ans avait précédemment remporté une bataille judiciaire de longue haleine en juillet quand la CEDH lui avait donné raison en première instance contre la Suisse, estimant que l’athlète était victime de discriminations. Mais les autorités helvètes, appuyées par la Fédération internationale d’athlétisme, World Athletics, ex-IAAF, avaient annoncé leur intention de porter l’affaire devant la Grande chambre de la CEDH, sorte d’instance d’appel dont les décisions sont définitives.
La décision de première instance n’avait été rendue qu’à une courte majorité de quatre juges contre trois.
La justice helvète avait confirmé en 2020 une décision du Tribunal arbitral du sport, TAS, validant un règlement de World Athletics qui oblige l’athlète hyperandrogène à prendre un traitement hormonal pour faire baisser son taux de testostérone.
Mais l’arrêt rendu en juillet par la CEDH n’invalidait pas le règlement de World Athletics et n’ouvrait pas directement la voie à une participation de Semenya sur 800 m sans traitement.