La junte guinéenne ne compte pas laisser en paix Claude Pivi. Comme si la sérénité du pays dépendant de cet homme, le pouvoir de Mamadi Doumbouya tient à lui mettre le grappin dessus. Peu importe s’il faut y engager tous les moyens.
Claude Pivi court toujours. Une semaine après son évasion pour le moins inattendue de la Maison centrale de Conakry, il est toujours introuvable. Les nombreuses fouilles dans certains quartiers et endroits qui pourraient lui être favorable comme cachette n’ont rien révélé. Mais la junte au pouvoir tient à le ramener dans sa cellule. Cinq cent millions de francs guinéen, soit environ 55 000 Euros. C’est la cagnotte à emporter pour qui aiderait à obtenir la position exacte de ce militaire impliqué dans les évènements du 28 septembre 2009 au stade de Conakry.
Claude Pivi est inculpé depuis 2013 pour répondre des faits de « viols », « meurtres », ou encore « tortures » mis à sa charge à la suite de ce massacre. Mais contre toute attente, il a choisi de réécrire l’histoire à sa manière en optant pour une évasion le 4 novembre de la Maison centrale de Conakry. La manœuvre a été orchestré par son fils Verny Pivi, un militaire condamné en 2012 pour vol à main armée avant d’être radié de l’armée. Pour tirer son géniteur d’affaires, Verny Pivi et le commando qui a entrepris de l’extirper de la prison aurait laissé un carnage derrière elle. Pas moins de vingt militaires et gardes pénitentiaires aurait perdu la vie.
Moussa Dadis Camara, Tiégboro Camara et Blaise Goumou, les trois codétenues exfiltrées de la prison au cours de la même manœuvre n’ont pas eu la chance d’aller trop loin avant de revenir sur les pas au sein de la maison d’arrêt, arguant qu’ils ont été enlevés. Seul Claude Pivi, toujours en cavale sait réellement ce qu’il s’est passé. Courra-t-il plus longtemps ?
Jonadeleine TADAGBE