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Oligui Nguema, Doumbouya et Dramani Mahama attendus par Ouattara à Bouaké


Les présidents gabonais, guinéen et ghanéen devraient prendre part aux cérémonies du 7 août à Bouaké, dans le cadre de l’anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

Selon nos informations, le président Alassane Ouattara (ADO) a convié plusieurs de ses pairs à assister au défilé militaire du 7 août à Bouaké, à l’occasion de la commémoration du 65e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Il devrait accueillir ses homologues gabonais Brice Clotaire Oligui Nguema et ghanéen John Dramani Mahama, ainsi que le président de la transition guinéenne, Mamadi Doumbouya, qui ont tous confirmé leur venue. Il s’agira du deuxième déplacement dans le pays de ces trois dirigeants.

Brice Clotaire Oligui Nguema avait séjourné à Abidjan le 11 avril 2024, où il était venu demander à ADO de plaider la cause de Libreville auprès de l’Union africaine (UA dont le Gabon avait été suspendu en septembre 2023) afin d’obtenir la levée des sanctions, ainsi qu’auprès des bailleurs de fonds internationaux. Ces mesures restrictives ont finalement été levées, le 30 avril dernier. Les deux hommes se sont connus dans le sillage du président Omar Bongo Ondimba, dont Oligui Nguema fut l’aide de camp jusqu’à la mort de celui-ci, en 2009. Tombeur d’Ali Bongo Ondimba en août 2023, le nouveau président gabonais a été élu le 12 avril avec 94,85 % des voix.

Terrorisme et trafic de cacao

John Dramani Mahama, lui, a effectué une visite express à Abidjan le 5 mars, afin de tenter de relancer plusieurs dossiers bilatéraux, dont la lutte contre la criminalité, le trafic de cacao et les attaques terroristes à leur frontière commune. Des patrouilles conjointes sont régulièrement organisées dans la région de la Comoé, côté ivoirien, et de la Volta, au Ghana. Le successeur de Nana Akufo-Addo s’était ensuite rendu dans les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), au Mali, au Niger et au Burkina Faso, afin de les tenter de réintégrer la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Alassane Ouattara avait sollicité son appui lors de leur entretien.

Enfin, Mamadi Doumbouya est celui qui s’est rendu le plus récemment en Côte d’Ivoire, le 17 juin, son premier déplacement dans le pays depuis qu’il a renversé le chef de l’État Alpha Condé, en septembre 2021. Contrairement au Malien Assimi Goïta, au Nigérien Abdourahamane Tiani ou au Burkinabè Ibrahim Traoré, il a toujours veillé à conserver de bonnes relations avec son voisin ivoirien. Là encore, les dossiers sécuritaires et économiques avaient été évoqués, beaucoup de cacao issu du trafic illicite transitant par la Guinée alors que la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial. Alassane Ouattara souhaite renforcer la sécurité à ses frontières pour se prémunir contre des incursions d’hommes armés et des attaques terroristes à quelques mois de la présidentielle du 25 octobre. En marge des cérémonies à Bouaké, il doit évoquer ces sujets avec John Dramani Mahama et Mamadi Doumbouya.

Gros contingent marocain

Lassina Doumbia, le chef d’état-major général des armées, a annoncé que le traditionnel défilé militaire, qui aura donc lieu cette année à Bouaké, verra la participation de forces armées étrangères, notamment le Maroc, la France et les États-Unis. Le royaume chérifien sera représenté par une centaine d’hommes, le plus gros contingent.

Rabat, Washington et Paris sont trois des partenaires privilégiés de la Côte d’Ivoire dans le cadre de la lutte antiterroriste, appuyant le pays dans sa montée en puissance opérationnelle. Sollicitées, les armées d’Afrique du Sud et du Nigeria ont fait savoir à Abidjan qu’elles ne pourront pas assister à la cérémonie.

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