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Guinée : un projet de nouvelle constitution remis au général Mamadi Doumbouya

Un projet de nouvelle constitution, qui doit être soumis à un référendum en septembre, a été présenté jeudi au chef de la junte guinéenne, le général Mamadi Doumbouya, lors d’une cérémonie retransmise à la télévision nationale.

Ce texte, dont le contenu n’a pas encore été publié, doit ouvrir la voie à un retour à l’ordre constitutionnel promis par les militaires, dans un contexte de sévères restrictions des libertés. La cérémonie s’est déroulée au palais présidentiel Mohammed V, en présence de membres du gouvernement, de représentants religieux et d’ambassadeurs en poste à Conakry.

« La république de Guinée se dote d’un projet de constitution à la hauteur de ses ambitions », a déclaré Dansa Kourouma, président du Conseil National de la Transition (CNT), l’organe législatif de la junte qui a adopté le texte.

Invité au journal télévisé national, le Premier ministre Amadou Oury Bah a annoncé que le projet « fera l’objet d’une large publication afin que les citoyens puissent en connaître le contenu (…) pour se décider le 21 septembre 2025 ». Plusieurs partis politiques conviés à l’événement ont décliné l’invitation des autorités, comme l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) dont le président est en exil depuis plus de trois ans.

Sous pression internationale, les militaires qui ont pris le pouvoir en 2021 s’étaient initialement engagés à organiser un référendum constitutionnel et à transférer le pouvoir à des civils élus avant fin 2024, mais ces échéances n’ont pas été respectées. La junte a annoncé début avril l’organisation d’un référendum sur une nouvelle Constitution le 21 septembre.

Mi-mai, le Premier ministre Amadou Oury Bah a en outre annoncé « tout faire » pour que des élections présidentielle et législatives se tiennent en Guinée « en décembre ». Plusieurs personnalités du pouvoir ont fait publiquement part ces derniers mois de leur soutien à une candidature du général Doumbouya, malgré sa promesse initiale de ne pas se présenter à une future présidentielle.

Une « charte de transition » établie par la junte peu après le coup d’Etat impose qu’aucun membre de la junte, du gouvernement ou responsable des institutions de transition ne se présente aux élections. L’adoption d’une nouvelle Constitution pourrait faire sauter ce verrou.

La junte est régulièrement accusée par l’opposition et des défenseurs des droits humains de restreindre les libertés.

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