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Tchad : un opposant exilé en France saisit la justice française contre les autorités de N’Djamena

L’opposant tchadien exilé en France, Makaila N’Guebla, a saisi vendredi le procureur de la République de Paris contre les autorités tchadiennes pour « abus de pouvoir et atteintes aux droits fondamentaux », après avoir été déchu de sa nationalité tchadienne par un décret présidentiel, a-t-il annoncé samedi.

« J’ai déposé jeudi plainte devant le tribunal de Paris car la juridiction française a une compétence universelle. Ma plainte repose sur l’abus et l’excès de pouvoir des autorités tchadiennes », a-t-il précisé. La plainte vise le président Mahamat Idriss Déby, le président de la Cour suprême, le président du Conseil constitutionnel, le ministre de l’Administration et le président de l’Assemblée nationale, accusés d’avoir transgressé la convention de l’ONU relative à l’apatridie, ratifiée par le Tchad. Mercredi, le président tchadien Mahamat Idriss Déby a déchu par décret deux activistes tchadiens basés en France, dénonçant leur virulence envers le pouvoir et les accusant d’intelligence avec des puissances étrangères.

L’activiste Chafardine Galmaye Saleh, promoteur du blog Tchad One, très suivi au Tchad, dénonce régulièrement la gestion du pays par le pouvoir du président Déby.

N’Guebla Makaïla était connu pour son opposition au régime de Déby père, au pouvoir au Tchad de 1991 à 2021, avant de devenir conseiller au droit de l’Homme à la présidence, sous le règne de Déby fils pendant la transition politique. Il s’était finalement exilé en France pour s’en prendre à la gouvernance actuelle.

Mahamat Déby avait été proclamé président de transition par l’armée le 20 avril 2021, à la mort de son père Idriss Déby Itno tué par des rebelles en se rendant au front après 30 ans à la tête du pays. Il a été élu chef de l’Etat en mai 2024, lors d’une élection contestée et boudée par une bonne partie de l’opposition.

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