Succès Masra, ancien Premier ministre et chef du principal parti d’opposition au Tchad a été condamné à vingt ans de prison ferme samedi devant le tribunal de grande instance de N’Djamena.
Il a été reconnu coupable de « diffusion de message à caractère haineux et xénophobe » et de « complicité de meurtre » dans le cadre du drame de Mandakao où 42 personnes ont été tuées en mai dans un conflit inter-communautaire. « Notre client vient de faire l’objet d’une humiliation, d’une ignominie » a dénoncé Francis Kadjilembaye, coordonnateur des avocats du camp Masra. « Il vient d’être condamné sur la base d’un dossier vide, sur la base de supputations et sur l’absence de preuve. Nous assistons à une consternation qui consiste à instrumentaliser la justice », a-t-il ajouté assurant ne « pas de désarmer » pour « faire entendre partout ou besoin sera la voix de (s)on client ».
Les militants du parti « Les Transformateurs » ont indiqué se rassembler samedi soir à N’Djamena pour la diffusion d’un « message spécial » après le verdict de condamnation de leur président.
Succès Masra a également été condamné à verser 1 milliard de francs CFA d’amende (environ 1.500.000 euros).
Le parquet avait requis vendredi la peine de 25 ans de prison ferme à l’encontre de M. Masra et ses co-accusés. Ce procès regroupe deux volets, celui de près de 70 hommes accusés d’avoir participé au massacre du 14 mai et celui de Succès Masra, accusé d’y avoir incité.