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Tchad : l’ex-Premier ministre auditionné par la police judiciaire

L’ancien Premier ministre et opposant tchadien Succès Masra a été auditionné mardi toute la journée par la police judiciaire pour des soupçons « d’incitation à la haine », a-t-on appris auprès de ses avocats.

Arrêté le 16 mai, l’ex-Premier ministre (de janvier à mai 2024) et chef du parti d’opposition les Transformateurs est soupçonné par la justice d' »incitation à la haine, à la révolte, constitution et complicité de bandes armées, complicité d’assassinat, incendie volontaire, profanation de sépultures ».

Mercredi, 42 personnes « majoritairement des femmes et des enfants » ont été tuées à Mandakao, dans la région du Logone-Occidental (sud-ouest), selon la justice tchadienne qui soupçonne Succès Masra d’avoir provoqué ce massacre.

Or, le message mis en avant par la justice pour incriminer Succès Masra daterait de mai 2023. Et l’ancien chef de gouvernement a bénéficié de la loi d’amnistie générale à la suite de l’accord politique de Kinshasa en février 2024. Selon une traduction française de l’audio en langue ngambaye, il est dit: « apprenons-nous les uns et les autres à utiliser une arme à feu. Que ce soit fille ou garçon, que ce soit femme ou homme… soyons tous des boucliers protecteurs ».

Mardi, les avocats de Masra n’ont pas fait de déclarations sur le fond du dossier. En revanche, ils ont précisé que leur client devrait être déféré au parquet mercredi. Le sud du pays est la zone la plus concernée par les conflits intercommunautaires, résultant de « la difficile cohabitation entre les agriculteurs et les éleveurs du fait de la rareté du pâturage et des zones agricoles », selon les Nations unies.

Le Tchad semble parfois fracturé entre les ethnies du sud, majoritairement chrétiennes et animistes, et certaines, musulmanes, du nord, les premières accusant les secondes de s’accaparer pouvoir et richesse.

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