L’état-major des armées tchadiennes a dénoncé samedi, dans un communiqué, une attaque menée vendredi par des paramilitaires soudanais contre une localité frontalière, qui a causé la mort de deux soldats tchadiens et en a blessé un troisième, qualifiant cet acte « d’agression injustifiée » contre le Tchad.
Un drone des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre contre l’armée soudanaise depuis avril 2023, a bombardé la localité d’Al-Tina « Depuis le déclenchement de cette guerre soudanaise, c’est pour la première fois que l’armée tchadienne est touchée par la perte de deux soldats », a indiqué un haut officier de l’armée sous le couvert de l’anonymat.
L’état-major considère cette attaque comme « intentionnelle et délibérée, en violation du droit international » et met en garde les belligérants du conflit soudanais contre toute atteinte à la souveraineté du Tchad.
Dans son communiqué l’armée tchadienne se réserve « le droit de répondre par tous les moyens légaux, en légitime défense, en cas de nouvelle violation du territoire national, conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies ».
Les FSR contrôlent désormais la quasi-totalité du nord et de l’ouest du Darfour, à l’exception de quelques poches tenues par des groupes tribaux neutres. Les paramilitaires avaient annoncé mercredi avoir pris le contrôle des villes d’Abou Qomra et d’Oum Brou, dans le nord de la vaste région du Darfour, toutes deux situées sur l’axe menant à Al-Tina. En octobre dernier, les FSR avaient annoncé avoir pris le contrôle d’El-Facher, capitale du Darfour-Nord, renforçant ainsi leur emprise sur l’ensemble de la région.
Depuis la chute de la ville, des témoignages faisant état d’exécutions, de violences sexuelles et d’exactions contre les civils en fuite se sont multipliés. La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé des millions de personnes et provoqué ce que l’ONU qualifie de pire crise humanitaire au monde.

