Les députés sénégalais ont approuvé mardi un projet de loi sur l’assistance aux personnes détenues, notamment des migrants, et autorisant le transfèrement mutuel de condamnés entre le Maroc et le Sénégal.
Le texte vise notamment à faire transférer au pays de nombreux jeunes Sénégalais convoyeurs ou candidats à l’émigration irrégulière et emprisonnés au Maroc qu’ils traversent régulièrement en tentant de rejoindre l’Europe par la mer, selon un document du gouvernement du Sénégal. « C’est dans ce contexte que le Sénégal a décidé d’assister et d’accompagner ses ressortissants en conflit avec la loi au Maroc. Le président Bassirou Diomaye Faye a pris l’initiative de faire transférer les Sénégalais détenus au royaume chérifien », souligne le document.
La ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Yassine Fall, a chiffré à 340 au total le nombre de Sénégalais actuellement détenus au royaume chérifien. Ces derniers font l’objet de condamnation pour diverses infractions comme l’immigration irrégulière, consommation ou vente de drogue, association de malfaiteurs ou participation à des crimes, trafic de faux billets, escroquerie. Parmi eux, 38 Sénégalais ont déjà exprimé leur souhait d’être transférés au Sénégal, précise le document. Le texte est une convention signée en 2004 entre Dakar et Rabat. Il doit être ratifié et promulgué par le président sénégalais avant son entrée en vigueur.
« Cette Convention a pour objectif d’assurer la protection consulaire et de faciliter l’aide et l’assistance nécessaires aux nationaux détenus sur le territoire de l’autre partie », selon le rapport d’une commission parlementaire. « Elle prévoit, dans un premier temps, les conditions de l’assistance consulaire aux nationaux de l’une des parties arrêtés, incarcérés ou faisant l’objet de toute autre forme de détention dans le territoire de l’autre partie », dit le rapport. La loi a été votée à l’unanimité par les députés lors d’une séance plénière mardi matin.
Le Sénégal et le Maroc entretiennent de longue date des relations d’amitié et de coopération dans plusieurs secteurs notamment le tourisme, l’énergie, la formation ou les infrastructures.