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Sénégal : le rapport de la Cour des comptes est « particulièrement inquiétant » selon Ousmane Sonko

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a qualifié vendredi de « particulièrement catastrophique et inquiétant » le rapport sur la gestion des finances publiques du pays entre 2019 et 2024, sous l’ex-président Macky Sall, appelant les citoyens sénégalais « à un vrai sursaut ».

« La vérité finit toujours par rattraper le mensonge. Ce qui ressort de ce rapport est particulièrement catastrophique et inquiétant et nécessite de la part de nous, citoyens sénégalais, un vrai sursaut », a-t-il lancé, lors d’une séance de questions d’actualité à l’Assemblée nationale. Jeudi dernier, le gouvernement sénégalais a annoncé de possibles poursuites judiciaires contre les auteurs des « manquements graves » révélés la veille par la Cour des comptes dans un rapport invalidant les chiffres officiels sous l’ancien président Macky Sall, sur notamment la dette et le déficit budgétaire.

« L’exploitation du rapport a permis de relever des manquements graves qui pourraient revêtir diverses qualifications pénales », dont des « faux en écriture, détournements de deniers publics, blanchiment d’argent et enrichissement illicite », avait précisé à la presse le ministre de la Justice, Ousmane Diagne. Ces faits pourraient, selon lui, impliquer notamment d’anciens ministres et des directeurs généraux. La Cour des comptes, une institution de contrôle indépendante, a souligné dans son rapport que les faits relatés sont « présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestions de fait ou d’infractions à caractère pénal ».

L’encours de la dette représente 99,67% du PIB, un taux « supérieur » au montant annoncé par le précédent régime, selon le rapport. Le déficit budgétaire « recalculé » par la Cour pour l’année 2023 est par exemple de 12,3% contre les 4,9% annoncés. La Cour a également pointé « une dette bancaire importante contractée hors circuit budgétaire » et « non retracée dans les comptes de l’Etat ». Le rapport a été publié après que le régime du président Sall (2012-2024) a été accusé fin septembre dernier par le Premier ministre d’avoir falsifié les chiffres des finances publiques.

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