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Sénégal : le gouvernement et les syndicats signent une « trêve sociale » de 3 ans sans grève

Le gouvernement sénégalais et des représentants syndicaux ont signé jeudi une « trêve sociale » pour une période de trois ans sans grève, alors que le pouvoir en place depuis plus d’un an fait face à de graves difficultés budgétaires et un climat social tendu.

Elu sur un programme de rupture en mars 2024, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a déclaré avoir hérité d’un « État dont les marges de manœuvre budgétaire et financière n’existent quasiment plus ».

Réunis à la Primature à Dakar jeudi, jour de la fête du Travail, 24 centrales syndicales de travailleurs et 4 organisations patronales ont signé avec le gouvernement ce pacte de « stabilité sociale pour un croissance inclusive et durable ».

L’accord entend donner un cadre aux rapports entre les partenaires sociaux pour la relance économique du pays et inclut une « trêve sociale de trois ans » pendant laquelle les syndicats s’engagent à ne pas faire grève.

Ce pacte avait été réclamé en février par le Premier ministre Ousmane Sonko alors que le climat social se tendait dans le pays.

« Ce pacte est mis en place pour construire une économie solide et inclusive qui va nous permettre de redistribuer (les richesses). On ne peut mener cela avec la gestion d’un front social », a déclaré en wolof le Premier ministre Ousmane Sonko devant les partenaires sociaux.

Les nouvelles autorités accusent l’ancien gouvernement d’avoir falsifié les chiffres des finances publiques, dont une dette cachée de 7 milliards de dollars.

Pour répondre aux difficultés budgétaires, le gouvernement a annoncé une série de mesures, dont une diminution du train de vie de l’État, un audit de la fonction publique et une mutualisation d’institutions jugées budgétivores.

Les syndicats reprochent notamment au gouvernement de nombreux licenciements dans la fonction publique.

Les syndicats espèrent que le pacte « permettra de maintenir des relations apaisées indispensables pour créer les conditions d’une croissance », a affirmé Mody Guiro, secrétaire général de la confédération nationale des travailleurs du Sénégal(CNTS) pendant la cérémonie de signature.

Plus tôt dans la journée, plusieurs centaines de travailleurs se sont réunies à l’appel de centrales syndicales à l’occasion de la fête du Travail, a constaté un journaliste de l’AFP. Une unité des syndicats rare au Sénégal.

Au début du mois, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye avait appelé ses compatriotes à « faire preuve de résilience et de solidarité » face aux « défis » de l’état préoccupant des finances publiques.

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