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Sahel : RSF appelle à la protection des radios locales face aux menaces

Press releases are pictured on April 25, 2018 in Paris during a press conference of Reporters Without Borders (RSF) to present the its World Press Freedom Index for 2018. Press freedom around the world in under threat from a triple whammy of US President and Russia and China's bid to crush all dissent, says the report. The group accused the world's three superpowers -- the US, China and Russia -- of leading the charge against press freedom, with US President regularly launching personal attacks on reporters and Beijing exporting its "media control model" to strangle dissent elsewhere in Asia. (Photo by BERTRAND GUAY / AFP)

Plus de 500 radios locales d’Afrique de l’Ouest ont lancé mardi à Bamako un appel à la protection de leurs collègues au Sahel, souvent les seuls journalistes encore présents sur le terrain où ils subissent assassinats et enlèvements, a indiqué RSF.

« Il est important que le Sahel ne devienne pas ce trou noir de l’information », a déclaré devant des journalistes dans la capitale malienne Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, à l’origine de cette initiative. Les radios dites communautaires du Sahel diffusent à moyenne portée des nouvelles de proximité sur la santé, l’éducation ou l’agriculture, généralement dans les langues locales. Maillant le territoire, elles jouent un rôle éminent dans un contexte d’accès restreint à l’information pour des raisons matérielles, sécuritaires ou politiques, dans des zones souvent reculées.

Elles opèrent dans un environnement dégradé, de vastes étendues étant livrées à la propagation jihadiste et aux agissements des groupes armés au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad. Les journalistes disent voir les membres de groupes armés intervenir auprès d’eux pour changer le contenu des programmes, voire prendre possession de l’antenne, a rapporté M. Marong.

Depuis novembre 2023, deux journalistes de radios communautaires ont été tués au Mali et au Tchad où Idriss Yaya a été assassiné en même temps que sa femme et leur fils, dit RSF. Au moins quatre autres ont été enlevés, dit-elle.

RSF dit avoir recueilli les signatures de responsables de 547 radios communautaires de pays sahéliens et ouest-africains au bas d’un appel à destination des autorités des pays du Sahel.

RSF a déjà décrit par le passé l’état général de la presse au Sahel, comme en passe de devenir « la plus grande zone de non-information de l’Afrique ».

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