Le leader de l’opposition en Guinée-Bissau est rentré dans son pays vendredi soir après plusieurs mois d’exil pour déposer sa candidature à la présidentielle prévue le 23 novembre.
Domingos Simoes Pereira, ancien Premier ministre et chef du PAIGC, le parti ayant mené à l’indépendance de la Guinée-Bissau, est poursuivi par la justice et était en exil depuis neuf mois car il disait craindre pour sa vie. La justice l’accuse d’être impliqué dans une tentative de coup d’Etat et des affaires de corruption.
Le chef de l’opposition est arrivé dans la capitale bissau-guinéenne vendredi soir, tandis qu’un important dispositif sécuritaire a été déployé autour de l’aéroport. Malgré la forte pluie, quelques partisans sont venus l’accueillir à Bissau mais Domingos Simoes Pereira n’a fait aucun commentaire aux médias présents sur place. S’exprimant devant des partisans dimanche dernier au Portugal, Pereira avait évoqué son prochain retour pour mener un « combat démocratique ». Il a annoncé sur les réseaux sociaux revenir pour se présenter à la présidentielle dont la date limite de dépôt des candidatures est fixée au 26 septembre.
Domingos Simoes Pereira est un adversaire de longue date de l’actuel président Umaro Sissoco Embalo dont il a été le rival à la dernière présidentielle lors d’une élection contestée.
Après quatre mois de blocage, en avril 2020, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a fini par reconnaître M. Embalo comme président. L’opposition Embalo, investi le 27 février 2020 pour un mandat de cinq ans, a expiré.
Pour l’analyste politique Joao Alberto Djata, le retour de Pereira à Bissau est « risqué car plusieurs accusations continuent de peser sur lui ». Cette ancienne colonie portugaise d’Afrique de l’Ouest a connu depuis son indépendance quatre putschs (le dernier en 2012), 17 tentatives de coup d’Etat et une valse des gouvernements.