Le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, a affirmé avoir entamé mercredi le retrait de ses troupes d’Uvira, cité stratégique de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) conquise début décembre au terme d’une offensive qui a suscité l’ire de Washington.
Après s’être emparé des grandes villes congolaises de Goma en janvier puis de Bukavu en février, le M23 a lancé début décembre une nouvelle offensive dans la province du Sud-Kivu, le long de la frontière burundaise, alors que la RDC et le Rwanda signaient à Washington un accord de paix sous l’égide du président Donald Trump.
Le 10 décembre, le groupe armé a pris le contrôle d’Uvira, ville stratégique de plusieurs centaines de milliers d’habitants qui permet de contrôler la frontière terrestre avec le Burundi, allié militaire de Kinshasa. Cette offensive a suscité l’ire de Washington, qui a promis de répondre à une « claire violation » de l’accord de paix par le M23, et accusé le Rwanda de mener la région vers la « guerre ». Le groupe armé a annoncé mardi qu’il se retirerait d’Uvira « unilatéralement », « comme l’a demandé la médiation américaine ».
Plusieurs sources locales et des responsables de la société civile ont confirmé des mouvements de troupes du M23 hors de la ville en direction du nord, les rebelles empruntant en sens inverse la route de l’offensive menée début décembre.
Le groupe armé a demandé « à la médiation et autres partenaires de veiller qu’Uvira soit protégée de la violence, des représailles et de la remilitarisation », dans un message publié sur X mercredi par l’un des dirigeants de sa branche politique, Bertrand Bisimwa.
Le mouvement des troupes du M23 hors d’Uvira « sera terminé d’ici demain » jeudi, a-t-il ajouté.

