Site icon AFRIQUES

RDC : des routes trompe-la-mort à l’Est du pays 

Circuler dans l’Est de la RDC relève de l’exploit. Les  chemins défoncés, ponts cassés, les tensions régionales, mènent la vie dure aux populations. 

Albert Muganguzi, camionneur est un habitué de la Route nationale 5 entre Bukavu et Uvira. Il s’agit des deux principales villes du Sud-Kivu, distantes d’environ 120 km. Une bonne partie est asphaltée mais le revêtement date de la période Mobutu. Cette route d’un délabrement très avancé, avec multiples nids de poule et plaques de goudron disparues.

Les ponts qui enjambent les rivières sont également vétustes. Ils ne résistent pas au passage de véhicules trop lourds ou aux pluies tropicales. Fin février, le pont sur la rivière Shange a été emporté. Faute de pont, les véhicules de transport en commun circulant jusqu’à Bujumbura, doivent aussi s’arrêter au bord de la rivière. Sur la rive d’en face, d’autres véhicules attendent pour prendre le relais.

Passer par le Rwanda

Le 11 janvier, le Burundi a fermé sa frontière avec son voisin rwandais qu’il accuse de soutenir le groupe rebelle RED-Tabara. ce groupe a lancé fin décembre une attaque meurtrière près de la frontière avec la RDC.

Lire aussi : RDC-M23 : des civils tués, des milliers de personnes en fuite

Depuis, plus moyen de rallier Bujumbura à Bukavu en passant par les routes burundaises et rwandaises. Et pourtant, les habitants préfèrent passer par le Rwanda. Cet itinéraire permet d’éviter la portion de la RN5 qui passe par « l’escarpement de Ngomo ». C’est une quarantaine de km de piste dans les montagnes.

Anselme Kangeta, un habitant de Bukavu, explique que côté rwandais, il y a aussi moins de « tracasseries ». Ce terme sous-entend qu’il y a moins de bakchichs et autres taxes illégales.

Les relations entre la RDC et le Rwanda, sont au plus bas depuis la résurgence de la rébellion du M23 fin 2021. Les rebelles se sont emparés de vastes territoires. Kinshasa a expulsé l’ambassadeur rwandais en 2022 et menacé plus d’une fois de déclarer la guerre à « l’agresseur » rwandais.

Quitter la version mobile