Devant des milliers de partisans réunis au dernier jour de la campagne électorale, le président sortant de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embalo, a assuré vendredi que le pays ne connaitra « plus de coup d’Etat » s’il est réélu lors de la présidentielle de dimanche.
Quelque 860.000 électeurs sont appelés à choisir entre douze candidats avec comme enjeu majeur la stabilité dans ce pays qui a vécu depuis l’indépendance en 1974 au rythme des crises politiques, avec notamment quatre coups d’Etat et une kyrielle de tentatives de putsch. « A partir de lundi (lendemain du vote), plus jamais il n’y aura de coup d’Etat militaire dans le pays. Tous ceux qui voudront diriger le pays devront passer par les urnes », a-t-il déclaré à ses milliers de partisans réunis devant le siège de son parti à Bissau.
S’affichant sur scène avec un balai pour « tout nettoyer », flanqué de son invariable keffieh sur la tête, Embalo est donné favori de l’élection dimanche en l’absence du principal parti d’opposition. Il fera toutefois face notamment à l’ex-président José Mario Vaz ou à l’opposant Fernando Dias. Lors de ce dernier grand meeting, il a promis de créer des emplois pour les jeunes mais aussi d’œuvrer pour plus de stabilité dans le pays afin d’attirer les investisseurs. « Je demande au peuple de m’accorder un second mandat (dimanche). J’ai l’expérience pour gérer l’Etat contrairement à mes adversaires », a-t-il lancé.
Habillés de rouge et blanc, drapés dans des keffiehs ou brandissant des pancartes à l’effigie de M. Embalo, ses soutiens se sont réunis dès l’après-midi en chantant et dansant. « Je suis certain que Embalo va gagner avec 75% des votes dimanche », assure Karamo Soares Cassama, un commerçant de 47 ans, habillé d’un boubou à l’effigie de son champion. « Embalo a promis d’offrir plus d’opportunités aux jeunes. La victoire est déjà acquise pour nous », lance Decudade Sanca, une femme de 36 ans.
Dans la capitale Bissau, les affiches pour le président sortant sont omniprésentes tandis que celles de l’opposition sont quasi-invisibles. La Guinée-Bissau figure parmi les pays les plus pauvres au monde, avec près de 40% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté, et est connue pour être une plaque tournante du trafic de drogue entre l’Amérique latine et l’Europe.

