Le personnel de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’efforce de fournir des abris temporaires, de l’eau et de la nourriture à un nombre croissant de personnes déplacées arrivées vendredi au Burundi, fuyant l’escalade de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Selon le HCR, plus de 84 000 personnes ont traversé la frontière entre la province congolaise du Sud-Kivu et le Burundi ces derniers jours, portant à plus de 200 000 le nombre total de réfugiés accueillis dans le pays. Les capacités d’accueil sont mises à rude épreuve, notamment dans le camp de réfugiés de Busuma.
« Nous avons besoin d’abris, d’eau et de nourriture », a déclaré Simplice Kpandji, membre du personnel du HCR, depuis le camp. « Nous avons l’impression que nos efforts ne suffisent pas, simplement parce que les besoins sont immenses et que les ressources manquent », a-t-il ajouté.
Cette offensive intervient malgré un accord de paix négocié par les États-Unis et signé au début du mois à Washington par les présidents congolais et rwandais. La semaine dernière, Washington a accusé le Rwanda de violer cet accord en soutenant la nouvelle progression du M23, avertissant que des mesures pourraient être prises contre ceux qui chercheraient à le « saboter ».
Bien que l’accord n’inclue pas directement le M23, il engage le Rwanda à cesser tout soutien aux groupes armés et à œuvrer pour la fin des hostilités. Le Congo, les États-Unis et des experts des Nations Unies accusent Kigali d’appuyer le M23, dont les effectifs seraient passés de quelques centaines de combattants en 2021 à environ 6 500 aujourd’hui.
Avec plus d’une centaine de groupes armés actifs dans l’est de la RDC, riche en minerais, ce conflit a engendré l’une des crises humanitaires les plus graves au monde. Selon le HCR, plus de sept millions de personnes sont actuellement déplacées à l’intérieur du pays ou dans les États voisins.

