La justice nigériane a condamné jeudi Mahmud Muhammad Usman, dirigeant présumé du groupe jihadiste Ansaru, à 15 ans de prison pour « activités minières illégales », selon des médias locaux.
La capture de Mahmud Muhammad Usman aux côtés de Mahmud al-Nigeri, autre dirigeant présumé d’Ansaru, avait été annoncée mi-août par les autorités nigérianes. Il a plaidé coupable pour « activités minières illégales », qui lui ont permis d’acquérir des armes pour mener les attaques de son groupe, ont relaté plusieurs médias nigérians.
Il est également poursuivi pour 31 autres chefs d’accusation, dont des « actes de terrorisme » et des enlèvements, pour lesquels il sera jugé en octobre.Ansaru est issu d’une scission de Boko Haram en 2012, puis le groupe s’est ensuite rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Les Etats-Unis ont désigné Ansaru et Boko Haram comme des « organisations terroristes étrangères » en 2013.
Après la scission, le groupe s’était établi à Kano, deuxième ville du Nigeria (près de cinq millions d’habitants) située dans le nord du pays, dans l’État éponyme.
Mahmud Usman est aussi connu sous le nom de Abu Bara et Mahmud al-Nigeri sous celui de Mallam Mamuda. Ils ont également été impliqués dans plusieurs enlèvements très médiatisés dans le centre et le nord-ouest du pays. Mahmud Usman et Mahmud al-Nigeri ont organisé plusieurs enlèvements et vols à main armée de grande envergure, utilisant ces procédés pour « financer le terrorisme au cours des ans », selon les déclarations de la présidence nigériane en août.
Lors d’une attaque en juillet 2022, des jihadistes avaient utilisé des armes à feu et des explosifs pour pénétrer dans la prison de Kuje, un établissement de moyenne sécurité situé à environ 40 km de la capitale Abuja. Plusieurs centaines de prisonniers avaient alors été libérés, avant d’être repris par la police. Ansaru avait par la suite revendiqué la responsabilité de l’attaque.
Le groupe a également été accusé d’avoir fait sauter des voies ferrées et d’avoir attaqué un train reliant la capitale Abuja à la ville de Kaduna, dans le nord-ouest du pays, également en 2022. Huit personnes avaient été tuées et des dizaines d’autres kidnappées et retenues en otage pendant plusieurs mois. En 2012, le groupe avait attaqué un poste de police dans la capitale, tuant des policiers et libérant des détenus. Les Etats-Unis affirment qu’Ansaru a aussi enlevé et exécuté sept travailleurs du BTP étrangers en 2013.