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Nigeria : le séparatiste biafrais Nnamdi Kanu condamné à la perpétuité pour « terrorisme »

(FILES) In this file photo taken on May 26, 2017 Political activist and leader of the Indigenous People of Biafra (IPOB) movement, Nnamdi Kanu (L), wearing a Jewish prayer shawl, poses in the garden of his house in Umuahia, southeast Nigeria, before commemoration of the 50th anniversary of the war on May 30. - A Nigerian separatist leader, Nnamdi Kanu, whose whereabouts were unknown, has been arrested to face trial, the country's justice minister said on June 29, 2021. (Photo by STEFAN HEUNIS / AFP)

Le leader séparatiste biafrais Nnamdi Kanu a été reconnu jeudi coupable de « terrorisme » et condamné à la réclusion à perpétuité, contre l’avis du procureur général du Nigeria qui réclamait la peine de mort, après 10 années de feuilleton judiciaire.

Nnamdi Kanu et son organisation du Peuple indigène du Biafra (IPOB), interdite par les autorités, cherchent à faire reconnaître un État séparé pour l’ethnie Igbo dans le sud-est du Nigeria. Un sujet sensible dans un pays marqué par la guerre du Biafra, un conflit civil sanglant (un à deux millions de morts, essentiellement de faim à cause d’un blocus gouvernemental), de 1967 à 1970, lié à une tentative de sécession de cette région.

Le gouvernement nigérian considère l’IPOB comme une organisation « terroriste », l’accusant d’attiser les tensions ethniques en parlant de génocide contre les Igbos. « La peine de mort est désormais désapprouvée par la communauté internationale. En conséquence, et dans l’intérêt de la justice, je condamne le prévenu à la réclusion à perpétuité », a déclaré le juge James Omotosho. « La vie est sacrée aux yeux de Dieu », a poursuivi le juge en citant la Bible.

Le chef de l’IPOB a été déclaré coupable des sept chefs d’accusation pour lesquels il était poursuivi, allant du « terrorisme » à la diffusion de messages « intentionnellement trompeurs ».

Le dirigeant séparatiste a assuré jeudi sa propre défense, ayant décidé il y a quelques semaines de renvoyer ses avocats, ce qui avait reporté la tenue du procès. Il s’est vivement emporté en pleine audience lorsque sa demande de liberté sous caution a été refusée. « Où est la loi? », a-t-il crié à maintes reprises.

Il a été escorté à l’extérieur par des agents de sécurité et le verdict a été rendu en son absence. Il dispose de 90 jours pour faire appel.

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