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Nigeria: au moins 14 paysans tués dans une attaque jihadiste

Au moins 14 agriculteurs ont été tués samedi lors d’une attaque de jihadistes sur des terres agricoles dans l’État de Borno, dans le nord-est du Nigeria, selon un responsable local qui l’a attribuée au groupe Boko Haram.

« Les terroristes ont tué 14 agriculteurs qui nettoyaient leurs fermes et blessé quatre autres », a déclaré Abba Shehu Timta, administrateur du district de Gwoza. Les paysans nettoyaient leur terrain près de la ville de Pulka, dans le district de Gwoza, en préparation pour la prochaine saison de plantation, lorsqu’ils ont été attaqués, a précisé l’administrateur. « Ils ont lancé l’attaque depuis le village voisin de Vlei, où ils ont un camp », a-t-il ajouté.

Des équipes de recherche et de sauvetage ont fouillé les buissons voisins à la recherche d’autres corps, a précisé Timta. La ville, située à la frontière avec le Cameroun, a été attaquée à plusieurs reprises par les jihadistes. Boko Haram et sa branche dissidente, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP selon son acronyme anglais), ciblent régulièrement les agriculteurs, pêcheurs, bûcherons, éleveurs et chercheurs de métaux, les accusant d’espionnage pour le compte de l’armée nigériane et de la milice locale antijihadiste.

Vendredi, Babagana Zulum, le gouverneur de l’État de Borno, épicentre des violences jihadistes, a déploré les « revers militaires » dans les efforts pour vaincre les jihadistes, qui se sont installés dans les îles du lac Tchad, la forêt de Sambisa et les montagnes Mandara.

Les jihadistes de Boko Haram attaquent le district de Gwoza et les zones environnantes depuis 2014, lorsque le groupe a d’abord pris la ville et l’a déclarée partie de son califat après avoir pris le contrôle d’une grande partie de l’État de Borno.

Gwoza a ensuite été reprise par l’armée nigériane en 2015 avec l’appui des forces tchadiennes, mais le groupe jihadiste continue d’y mener des attaques, ainsi qu’aux alentours, depuis les montagnes qui surplombent la ville.

Des bases militaires ont été établies dans la région pour limiter les raids meurtriers des jihadistes et l’enlèvement de femmes qui s’aventurent dans la brousse pour ramasser du bois de chauffage et des fruits d’acacia. Depuis le début de l’insurrection jihadiste en 2009 dans le nord et le centre du Nigeria, le conflit a fait plus de 40.000 morts et deux millions de déplacés dans le pays, et déclenché une grave crise humanitaire, selon l’ONU.

Les violences se sont depuis étendues au Niger, au Tchad et au Cameroun voisins.

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