Les trois journalistes de la radio privée nigérienne Sahara FM détenus depuis la semaine passée à Agadez (nord) ont été transférés dans la capitale Niamey, a indiqué mercredi leur média.
Ces deux hommes et une femme étaient détenus depuis le 10 mai à la gendarmerie d’Agadez, après avoir relayé des informations concernant la « rupture » présumée de contrats sécuritaires entre le Niger et la Russie, un partenaire-clé de la junte au pouvoir.
« Les trois journalistes de la radio Sahara FM ont été transférés ce mercredi matin à Niamey, après quatre jours de garde à vue à la gendarmerie », a annoncé Aïr Info, groupe de médias auquel appartient Sahara FM. « Ils ont quitté Agadez à l’aube sous escorte de gendarmes » , précise le groupe qui ne mentionne pas d’éventuelles charges retenues contre eux.
D’abord interpellés les 7 et 8 mai, les journalistes avaient été libérés dans un premier temps, après un passage devant un juge. Mais dans la nuit de vendredi à samedi ils ont été de nouveau arrêtés.
Créée en juillet 2003, Sahara FM est l’une des plus importantes radios présentes dans le nord désertique nigérien.
Depuis le coup d’État de juillet 2023, le pouvoir nigérien a tourné le dos à la France tout en se rapprochant notamment de la Russie avec qui il a mis en place une coopération sécuritaire. Avant cette affaire, d’autres journalistes ont été interpellés et incarcérés pour avoir notamment diffusé des éléments concernant le régime militaire nigérien, au pouvoir depuis un coup d’État perpétré en juillet 2023.
Le directeur du quotidien « L’Enquêteur », Idrissa Soumana Maiga, a par exemple été emprisonné d’avril à juillet 2024 pour « atteinte à la défense nationale », après avoir diffusé un article sur l’installation supposée d’équipements d’écoute par des agents russes sur des bâtiments officiels. Il avait obtenu une libération provisoire.
Le Niger est 83e sur 180 pays dans le classement 2025 de la liberté de la presse de l’ONG Reporters sans Frontières. Il a perdu trois places par rapport à 2024.