Un ministre namibien faisant l’objet selon les médias locaux d’une enquête pour viols a été démis de ses fonctions, a annoncé dimanche la présidence de ce pays d’Afrique australe.
Le ministre de l’Agriculture Mac Hengari, nommé le mois dernier, est le suspect d’une enquête, a confirmé la porte-parole de la police namibienne aux médias locaux qui ont rapporté des accusations de viols à son encontre de la part d’une mineure.
« La présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah a relevé Mac-Albert Hengari de ses fonctions de Ministre de l’Agriculture, de la Pêche, de l’Eau et de la Réforme agraire. Cette mesure prend effet le mercredi 23 avril 2025, date à laquelle Mac-Albert Hengari aurait dû présenter sa démission », indique un communiqué de la présidence diffusé sur les réseaux sociaux.
La principale formation d’opposition, les Patriotes indépendants pour le changement (IPC), s’est dite « profondément troublée par l’arrestation du ministre Mac Hengari, accusé de viol, d’enlèvement et d’avortement forcé » dans un communiqué. Le désormais ex-ministre pourrait aussi être poursuivi aussi pour ces faits d’après la presse en Namibie, pays conservateur où l’avortement est interdit.
Pour la première fois de son histoire, le pays est dirigé depuis deux mois par une femme, Netumbo Nandi-Ndaitwah, qui est issue du parti au pouvoir depuis l’indépendance en 1990, la Swapo. « Ce scandale représente un échec profond des dirigeants et démontre la vacuité de la rhétorique gouvernementale sur les violences de genre », attaque l’IPC dont le candidat a été crédité de 25,5% des voix à la chaotique élection présidentielle de la fin d’année dernière.
La police de ce pays largement désertique, comptant seulement trois millions d’habitants, a enregistré 5.356 cas de violences sexistes, dont 1.378 viols, en 2022 selon des chiffres diffusés alors par le ministère de l’Egalité entre les sexes.