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« Mutilation » de la monnaie au Nigeria: une TikTokeuse de nouveau arrêtée

Une célèbre TikTokeuse au Nigeria a été arrêtée pour avoir enfreint sa liberté conditionnelle après une précédente arrestation pour avoir dispersé des billets de banque lors d’une fête, une coutume répandue mais passible de prison depuis l’an dernier, a annoncé lundi l’agence anti-corruption.

Murja Kunya, 26 ans, a été arrêtée dans sa ville natale de Kano, dans le nord du pays, après avoir échappé aux autorités pendant des semaines, a déclaré la Commission des crimes économiques et financiers du Nigeria (EFCC) dans un communiqué.

Elle avait été arrêtée en janvier après la diffusion d’une vidéo en ligne la montrant en train d’effeuiller des billets de naira, la monnaie locale, dans une chambre d’hôtel, « en violation de la loi de la Banque centrale du Nigeria (CBN), qui interdit l’abus et la mutilation du naira ».

La jeune femme avait bénéficié d’une libération sous caution, mais elle n’a pas comparu devant le tribunal pour sa mise en accusation, a déclaré l’EFCC. Elle risque jusqu’à six mois de prison si elle est reconnue coupable.

Murja Kunya, qui compte plus d’un million d’abonnés sur TikTok, s’est fait connaître pour avoir enfreint la loi à plusieurs reprises en raison de ses vidéos en ligne jugées « immorales » par les autorités de Kano, la plus grande ville du nord musulman du Nigeria, ce qui lui a valu plusieurs arrestations et comparutions devant les tribunaux.

Ses vidéos, dans lesquelles elle porte des vêtements moulants et a les cheveux découverts, lui ont déjà valu plusieurs arrestations par la police de la charia de Kano, appelée Hisbah, qui l’a accusée de corrompre l’esprit des jeunes.

Depuis l’an dernier, l’EFCC applique une loi de 2007 interdisant l’abus et la « mutilation » du naira, y compris les très courues « douches de billets » (« naira spraying »), consistant à jeter en l’air des billets lors de mariages ou de fêtes, une pratique bien ancrée chez les Nigérians.

Plusieurs célébrités ont été arrêtées et traduites en justice en vertu de cette loi qui prévoit jusqu’à six mois de prison et une amende de 50.000 nairas (33 dollars).

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