L’ancien Premier ministre civil du Mali Choguel Kokalla Maïga, limogé en novembre par les militaires au pouvoir depuis 2020, a été placé en garde à vue mardi, dans la foulée de récentes arrestations de membres de l’armée accusés de conspirer contre la junte.
Une cinquantaine de militaires dont deux généraux, accusés de vouloir renverser les autorités en place, ont été arrêtés ces derniers jours par la junte qui dirige ce pays d’Afrique de l’Ouest depuis deux coups d’Etat successifs en 2020 et 2021.
Choguel Maïga avait été nommé Premier ministre en 2021 par la junte dirigée par le général Assimi Goïta, avant d’être limogé fin 2024 après émis des critiques contre celle-ci. Il avait déploré notamment d’être tenu à l’écart des décisions sur le maintien aux commandes des généraux qui avaient initialement promis de rendre le pouvoir à des civils élus en mars 2024.
Il a été remplacé par un militaire, le général Abdoulaye Maïga, parachevant la militarisation de l’exécutif, dans un contexte de restrictions sévères des libertés par la junte et de violences jihadistes meurtrières sur le territoire.
« Maïga et plusieurs de ses anciens collaborateurs sont en garde à vue dans le cadre des enquêtes sur leur gestion à la Primature. En principe demain (mercredi) ou après-demain (jeudi), ils seront présentés devant le procureur de la cour suprême », a déclaré à l’AFP une source au pôle économique et financier, tribunal chargé de juger les crimes économiques.
Le pôle a « notifié » mardi à Maïga « formellement son placement en garde à vue », a indiqué son avocat Cheick Oumar Konaré, dans un communiqué. La garde à vue « frappe aussi plusieurs de ses anciens collaborateurs » et « survient dans le cadre d’une enquête sur des allégations d’atteinte aux biens publics émises par un rapport du Vérificateur général » de l’Etat, a-t-il dit, sans plus de détails.