Deux généraux maliens, arrêtés début août après avoir été accusés de tentative de déstabilisation par la junte, ont été inculpés pour « atteinte à la sureté de l’État » par un tribunal militaire, a appris l’AFP jeudi auprès de sources judiciaire, sécuritaire et de leurs avocats.
Abass Dembélé et Néma Sagara, respectivement général de brigade de l’armée de terre et générale de l’armée de l’air, font partie des dizaines de militaires arrêtés puis incarcérés début août après avoir été soupçonnés de vouloir renverser la junte arrivée au pouvoir après deux coups d’État en 2020 et 2021.
Ils ont ensuite été radiés début octobre de l’armée ainsi que neuf autres militaires. Selon une source judiciaire, les deux hauts gradés ont comparu mercredi et jeudi devant un tribunal militaire. « Ils ont formellement été inculpés pour +tentative de déstabilisation, atteinte à la sûreté de l’état+ par le juge d’instruction du 4ème cabinet militaire de Bamako », a-t-elle indiqué.
Les avocats de Démbélé ainsi que ceux de Sagara ont affirmé à avoir réussi à voir leurs clients pour la première fois depuis leur arrestation. Le général Abass « a beaucoup maigri mais il tient le coup », ont décrit ses conseillers. Quant à la générale Sagara, elle « supporte difficilement le poids de la détention », selon ses avocats.
Ces arrestations ont été principalement menées au sein de la garde nationale, un corps de l’armée malienne, selon des sources sécuritaires et des proches des personnes concernées. La garde nationale est le corps d’origine du ministre de la Défense, le général Sadio Camara, une des principales figures de la junte.
Le Mali est confronté depuis 2012 à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés aux jihadistes d’Al-Qaïda et de l’organisation État islamique (EI), ainsi que de groupes criminels communautaires. Elle s’ajoute à une grave crise économique