Les autorités maliennes ont décoré 27 chauffeurs et apprentis de camions-citernes tués, ainsi qu’une trentaine d’autres qui avaient été blessés, lors d’attaques jihadistes visant des opérations d’approvisionnement en carburant, selondes décrets publiés lundi au Journal officiel.
Depuis septembre, les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, ont imposé des blocus sur plusieurs localités, paralysant l’économie jusqu’à Bamako et ciblant les convois de carburant en provenance du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Malgré les escortes de l’armée malienne et des paramilitaires russes de l’Africa Corps, de nombreux convois ont été attaqués, des camions incendiés, des chauffeurs et militaires tués ou enlevés dans des attaques jihadistes.
Fin novembre, le chef du régime militaire, le général Assimi Goïta, a décerné 74 décorations à ceux qui ont contribué à maintenir l’approvisionnement en hydrocarbures malgré les attaques, selon des décrets publiés lundi au Journal officiel. La médaille de l’Etoile d’Argent du Mérite national avec effigie « Lion Debout », qui récompense les bons et loyaux services rendus à la nation, a été décernée à titre posthume à 27 chauffeurs et apprentis de camions-citernes tués, dont trois Ivoiriens et un Burkinabè. La même distinction est attribuée à 31 autres chauffeurs et apprentis blessés dans des attaques.
Par ailleurs 16 opérateurs pétroliers et responsables syndicaux, « qui ont accompagné activement l’Etat dans la gestion de la crise des hydrocarbures » ont été élevés au grade de Chevalier de l’Ordre national du Mali.
Ces dernières semaines, les syndicats de chauffeurs avaient alerté sur leurs conditions précaires.
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Un protocole d’accord signé mi-novembre avec le gouvernement prévoit la prise en charge des chauffeurs blessés et des enfants des victimes et d’autres prestations sociales, ainsi que la mise en place d’une convention collective pour les chauffeurs. L’approvisionnement en carburant s’est nettement amélioré à Bamako ces derniers jours, après plusieurs semaines de pénurie.
Plusieurs sources interrogées par l’AFP invoquent l’existence d’une trêve officieuse passée entre les jihadistes et le gouvernement, qui explique l’accalmie ressentie dans la capitale.

