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Libye : l’ONU dénonce des arrestations « arbitraires » dans tout le pays

La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a dit être « alarmée » par une vague d' »arrestations arbitraires » ayant visé notamment des avocats et des magistrats, dans tout le pays, appelant à la « libération immédiate » des personnes détenues et à juger les responsables.

La Manul est « alarmée par la vague d’arrestations et de détentions arbitraires menée en Libye par les forces de l’ordre » qui « exploitent leurs pouvoirs » pour cibler des individus « pour leurs affiliations politiques présumées », et « faire taire toute dissidence, portant atteinte à l’indépendance de la justice », a-t-elle indiqué dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche.

La mission onusienne a appelé à la « libération immédiate » des personnes arrêtées et à la « poursuite en justice des responsables ». Ces « pratiques illégales » nourrissent un « climat de peur, réduisent l’espace civique et érodent l’état de droit ».

La Libye peine à s’extirper de plus d’une décennie de chaos et de divisions qui ont suivi la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011. Deux gouvernements rivaux s’y disputent le pouvoir, l’un à l’ouest basé à Tripoli et reconnu par l’ONU et un autre à l’Est contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar.

La Manul s’est dite « préoccupée par la pratique d’aveux filmés, où des détenus sont contraints d’avouer des crimes présumés dans des vidéos publiées en ligne ». Ces vidéos sont utilisées, selon la Manul, pour « intimider et humilier les personnes ciblées » et présentés comme des « preuves » qui devraient être déclarées « irrecevables et leurs auteurs tenus pour responsables ».

Des avocats et des juges notamment ont été la cible de ces arrestations arbitraires et de mauvais traitements, a précisé la Manul. L’organisation a cité l’exemple du juge Ali al-Charif qui a subi des violences lors de son arrestation à Tripoli le 10 mars.

La Manul a évoqué aussi la détention arbitraire de l’avocat Mounir al-Orfi à Benghazi depuis le 12 mars et de deux procureurs militaires, Mansour Daoub et Mohammed al-Mabrouk al-Kar depuis 2022 à Tripoli. Ces emprisonnements « mettent en évidence les menaces croissantes contre les professionnels de la justice et compromettent leur indépendance ».

Pour la Manul, cette situation n’instaure pas « l’environnement nécessaire à la transition démocratique en Libye et affaiblit la confiance des Libyens dans les forces de l’ordre et les forces de sécurité censées protéger les droits des citoyens et non les bafouer ».

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